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MUSCLE ET DOPAGE

Comment comprendre le dopage sans même connaître le fonctionnement d'un muscle et ses voies métaboliques ? Cela paraît impossible. C'est pourquoi nous commencerons dans cette brève introduction par vous l'expliquer.

En effet, les activités sportives mettent à rude épreuve nos muscles, le dopage sert donc à améliorer leur fonctionnement au cours de l'effort en passant par un ensemble de réactions chimiques.

Cependant cela ne vous coûtera pas le moindre effort pour acquérir les connaissances nécessaires afin de comprendre le but des différents dopage. Sans même vous doper, vous allez devenir imbattable sur le sujet!

Maintenant, Vous Le Saurez!

Le dopage est aussi présent dans le monde du billard, en effet 2,40% des contrôles anti-dopages ont été positifs. #MVLS

Comment fonctionne un muscle ?

Il existe plusieurs types de muscles, mais nous allons nous intéresser aux muscles striés qui sont  ceux servant à induire un mouvement du squelette et donc à bouger. Ils sont organisés en faisceaux de fibres musculaires, elles-mêmes composées de structures longues et fines nommées myofibrilles. Ces myofibrilles sont une succession de motifs structuraux appelés sarcomère. Ces sarcomères sont composés de filaments fins (actine) et de filaments épais (myosine).

Schéma d'un muscle strié

Schéma d'un sarcomère

Lors d'une contraction musculaire, il va y avoir un raccourcissement des sarcomères engendré par le coulissement des filaments d'actines à l'intérieur des filaments de myosines. Ce mouvement est permis grâce à une molécule "énergétique" nommée ATP.

        Animation représentant le fonctionnement d'une contraction musculaire

Le corps possède plusieurs voies métaboliques c'est-à-dire des "façons de produire" cette ATP car elle ne va pas pouvoir être stockée telle quelle dans nos cellules.

La première voie métabolique est l’anaérobie alactique. Elle utilise afin de synthétiser cette ATP deux molécules qui sont: la créatine phosphate et l'ADP.

La créatine phosphate est stockée par le muscle lorsque la production d’ATP est en excédent. Cette réaction va former un "déchet": la créatine. L’anaérobie alactique est la première voie utilisée car c’est la plus facile à mettre en marche, néanmoins elle ne fonctionne que pendant les 45 premières secondes de l’effort puisque une fois ce stade passé le stock de créatine phosphate est épuisé. L’anaérobie alactique n'est donc utilisée que pour un effort de très courte durée et très intense  (type sprint). 

Schéma de l'anaérobie alactique

La deuxième voie métabolique mise en œuvre est l’anaérobie lactique, elle consiste à faire fermenter du glucose ( dégrader du sucre grâce à l'action d'enzyme) pour produire de l’ATP. Il va aussi y avoir plusieurs déchets après cette réaction chimique et notamment de l’acide lactique. Cette voie de production n'est, elle aussi, utilisable que sur une très courte durée car à long terme l’excédent d’acide lactique va empêcher le muscle de fonctionner normalement (crampe). La voie 2 est donc utilisée à la suite de la voie 1 et pendant environ les 10 minutes suivantes (pour un sprint prolongé ou pour du demi-fond).

Schéma de l'anaérobie lactique

La troisième voie métabolique pour produire l’énergie nécessaire à nos muscles pour bouger est l’aérobie. Elle utilise notamment du glucose, de l’eau et du dioxygène, et va dégager de la chaleur et du CO2. Ce processus métabolique est localisé dans les mitochondries, ce sont des organites présents dans chacune de nos cellules. L’aérobie va être plus lente à mettre en marche ( environ 5 minutes pour qu’elle soit la voie majoritairement utilisée) mais la plus « viable » sur le long terme.  C’est donc l’aérobie qui va principalement être utilisée pour les courses moins intenses mais plus longues (type marathon).

Graphique illustrant l'utilisation des 3 voies métaboliques lors d'un effort
Comment le muscle récupère-t-il après un effort physique ?

Après un effort physique, on voit apparaître dans les muscles des micro-lésions. Elles se manifestent par la déstructuration des protéines impliquées dans la contraction musculaire ou la disjonction entre les T-tubules et le réticulum sarcoplasmique. Ceci empêche le signal nerveux de passer le long de la fibre musculaire car les ions Ca2+ ne peuvent plus activer leurs récepteurs spécifiques sur la membrane des T-tubules.

Ces micro-lésions dans les cas les plus graves amènent à des élongations (atteinte irréversible d’un nombre réduit de fibres musculaires et atteinte minime du tissu conjonctif de soutien, la récupération peut être obtenue en une dizaine de jours) ou des claquages (atteinte irréversible de nombreuses fibres musculaires, atteinte marquée du tissu conjonctif de soutien et formation d’un hématome intramusculaire localisé, la récupération se fait en 4 à 12 semaines).

L’organisme a alors pour but de régénérer les fibres musculaires en nettoyant le muscle des fibres nécrotiques (fibres faites de cellules mortes à la suite d'un effort physique) grâce aux cellules inflammatoires, puis en faisant proliférer les myoblastes qui vont subir une maturation  des myofibrilles. Pendant cette maturation, on a la formation de tissus cicatriciels transitoire fait de fibroblastes qui produisent du collagène, des fibronectines (qui sont deux types de glycoprotéines nécessaires à la structure du tissu en cour de cicatrisation).

Cette régénération est permise par:

  • la bonne innervation (présence de nerfs) du muscle endommagé, agissant sur la maturation des myoblastes ,

  • une importante vascularisation du muscle pour apporter l’oxygène nécessaire,

  • une traction du muscle dans l’axe des fibres musculaires, qui permet leur bonne orientation.

Après avoir vu l'organisation du muscle , son fonctionnement et les lésions qu'il peut subir, il est maintenant temps de rentrer dans le cœur du sujet : le dopage de l'organisme. Tout d'abord, il est nécessaire de prendre conscience de l'importance du dopage dans notre société, depuis des décennies jusqu’à aujourd'hui :

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