DETECTION DU DOPAGE GENETIQUE
Lorsque le sportif modifie ses compétences à partir du dopage génétique (expliqué dans les parties précédentes), il n’est plus possible d’utiliser les techniques classiques de dépistage (analyse du sang, de l’urine …) pour prouver le dopage. En effet, ce mode de dopage consiste à modifier le génome en insérant un nouveau gène (procédure nommée "transgénèse"). Cela dépend du choix du gène, une fois incorporé dans le génome de l'athlète il peut modifié l'efficacité métabolique, le contrôle neuronal du muscle ou encore le développement musculaire. (Le corps du sportif produira par exemple plus efficacement une protéine qui à son tour augmentera l’oxygénation tissulaire permettant au sportif d’être plus endurant. Alternativement, le corps produit une variante d'une protéine (une isoforme) qui est plus efficace dans son rôle de diriger les flux métaboliques, le transport d’oxygène ou la croissance musculaire.)
Maintenant, Vous Le Saurez!
Depuis environ trois à quatre années, une nouvelle technique de détection du dopage est mise au point et consiste à effectuer de fréquent contrôle sur un sportif afin d'établir une base de données où sont répertoriées ses taux moléculaire "normaux". #MVLS
Si le sportif se dope, ses taux varient et ne sont plus dans la norme, ce qui permet de détecter le dopage.
Il est difficile ou impossible de détecter ces produits transgene par des prélèvements de sang parce qu'ils apparaissent comme des composants "endogènes", comme la production d'un autre gène endogène. Dans ce cas la protéine a une composition différente. Ci-dessous nous décrirons comment une analyse sophistiquée du génome révélera des informations sur les gènes insérés dans le génome, qui permettra autrement dit la détection du transgenes. Nous fournirons aussi un exemple d'un transgène (qui code pour l'EPO) et qui permet la production d'une protéine qui diffère de la protéine naturelle.
-détection du gène de synthèse directement dans l’ADN
RAPPEL : L'ADN (DNA sur l'image), ou acide désoxyribonucléique, est une longue molécule porteuse de l'information génétique. Elle constitue les chromosomes des cellules, quand la molécule d'ADN est condensée. Un gène est un fragment d’ADN qui code pour une protéine. Cela signifie que ce gène contient l'information permettant de fabriquer une protéine. Les protéines ont diverses fonctions dans l’organisme (enzyme, hormone, structure, mouvement, anticorps ...)
Lorsque qu'un transgène est implanté dans l’organisme du sportif, il est généralement plus court que le gène naturel car il ne comporte pas d’intron. En effet, les gènes naturels comportent des parties non-codantes (introns) qui ne sont pas présentes sur les transgènes car ce gène de synthèse est produit à partir d’un ADNc (complémentaire). En analysant le génome d'un sportif soupçonné, il est possible de détecter des transgènes qui indiqueraient donc un dopage ou une modification de l'organisme.
On ne peut donc distinguer le gène de synthèse que lorsqu’il est dans l’ADN.Il est possible de repérer des séquences spécifiques au gène transféré. Le transgène est ,le plus souvent, un ADN complémentaire - donc produit à partir de l'ARNm. Il ne dispose donc pas d'introns comme spécifié précédemment. Dans cet ADNc, il existe des liaisons entre séquences d'exons, qui n'existent pas dans l'ADN génomique naturel. Il est donc possible d’utiliser une PCR pour détecter des séquences cibles dans le transgène correspondant aux jonctions exon / exon dans l'ADNc qui sont absentes dans l'ADN naturel en raison de leur interruption par des introns. À partir de cela, il serait possible de différencier un gène de transfert d’un gène naturel. La PCR permet de cibler une partie de l'ADN (ici la partie contenant le transgène) pour ensuite l'extraire et la démultiplier en laboratoire. Par la suite, il est possible de connaître la présence et la quantité de matériel génétique (transgène) présent initialement dans l'organisme grâce à la quantité de ce même matériel obtenue après plusieurs cycles d'amplification en laboratoire. Il est donc possible de détecter ce transgène en comparant ces séquences avec celles d'un gène naturel et en observant une différence au niveau des jonctions. Si le sportif dopé utilise un transgène nouveau ,incomparable par rapport à un gène naturel connu, la détection est impossible.
L'alternative serait de séquencer le génome de l'athlètes ou les parties de son génome et ceci pourrait bientôt devenir abordable. Cela serait plus efficace car permettant de détecter n'importe quelle anomalie.
-détection de l’insertion du gène par étude de protéines
Il est donc possible de détecter la présence de transgène dans l’ADN de l’organisme ou d’une protéine modifiée : étude selon laquelle la protéine d’EPO formée à partir d’un transgène aurait une glycosylation différente de la protéine d’EPO formée à partir d’un gène naturel donc une différenciation est possible). L’EPO « naturelle » possède trois chaînes glycosylées. En revanche, la NESP (EPO « synthétique ») possède 165 acides aminés dont 5 mutés, 21 acides sialiques. Ces cinq acides aminés mutés permettent d’augmenter le nombre de chaînes glycosylées passant de trois à cinq. La glycosylation consiste en l'attachement d'une série de molécules de sucre à la protéine.
-détection par recherche des vecteurs de transmission (virus)
Possibilité de détection en retrouvant dans l’organisme des morceaux de vecteurs (parois) ayant servi au transfert du gène de synthèse. Pour injecter le gène de synthèse dans l’organisme, il est d’abord implanté dans un vecteur, comme un virus par exemple, qui va par la suite infecter une cellule de l’individu, en insérant le gène de synthèse dans l’ADN de la cellule. Ensuite, la cellule modifiée va transcrire et traduire ce nouvel ADN, ce qui va modifier son métabolisme. Une recherche de vecteur dans le sang, l’urine … est donc possible car elle permettrait de prouver qu’un élément pouvant modifier le métabolisme a été introduit dans l’organisme. D’après certaines études , il serait également possible de détecter des réponses immunitaires liées à l’injection d’un vecteur tel qu’un virus . Cependant, la plupart des virus utilisés pour transférer un gène de synthèse sont modifiés pour être non pathogènes donc il n’y aurait pas de réponse immunitaire de l’organisme lors de l’injection du vecteur (virus). De plus, certains virus utilisés pour l’insertion du gène de transfert sont tellement courants , qu’il ne serait pas significatif d’étudier une réponse de l’organisme à leur égard car celle-ci serait « habituelle ».